RÈGLES ORTHOGRAPHIQUES CONCERNANT L’APPLICATION POSSIBLE DU MACRON DANS LES MOTS COMPOSÉS DE DEUX VOYELLES
I - APPLICATION PERMANENTE DU MACRON SUR LA 1ÈRE VOYELLE DES MOTS COMPOSÉS DE DEUX VOYELLES DIFFÉRENTES
Hors contexte d’énonciation, l’avant-dernière syllabe (pénultième) des mots marquisiens est naturellement allongée en l’absence de tout signe diacritique modifiant cette disposition.
En contexte d’énonciation, cet allongement se déplace le plus souvent vers l’avant-dernière syllabe de l’énoncé ; l’allongement originel des mots disparaît au bénéfice de cette dernière ; dans ces deux cas, on ne signale pas la longueur vocalique en y appliquant un macron.
Néanmoins, font exception à cette règle un certain nombre de mots incluant ceux composés de deux voyelles DIFFÉRENTES dont la deuxième n’est pas marquée d’une occlusive glottale, d’un macron ou d’un accent circonflexe. Cet allongement provient de l’origine du mot ; il convient de le signifier en appliquant un macron permanent sur la première voyelle. Ce dispositif perdure sur les composés des quelques mots qui sont TOUS présentés dans le tableau ci-dessous.
*- ēa : apparaître, émerger. *- ēaēa : transparent ; le plastique *- hakaēa : (s’) arrêter. *- haaēa : faire apparaître. *- taìēa : santé. *- taìmāēa : hygiène. |
*- ēi, ēiēi : amuse-bouche, (sans boisson). *- inuēi : apéritif (avec boisson). *- Dans les 3 îles du sud, « ēi » s’applique aussi au gout de la nourriture avariée (= mai) et du poisson non frais (= ū). |
*- ēo : se dit du gout du poisson non frais (= mai, ū). |
*- īa : pronom personnel sujet et complément de la 3ème personne du singulier. |
*- īo : longues découpes de poisson ou de viande destinées au séchage ; le verbe est « tāīo ». |
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*- ōi : 1- bouger, remuer. 2- amollir/pétrir à la main la pâte de « mā » ; de nos jours, toutes les pâtes. |
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*- ūa : la pluie ; pleuvoir. |
*- ūi : interroger. *- ūiūi : interroger avec insistance. |
*- ūo : zèle, entrain. *- haaūo : exhorter, encourager. |
II - LES MOTS DE DEUX VOYELLES IDENTIQUES
La 1ère voyelle n’étant marquée d’aucun signe, la 2ème est obligatoirement glottalisée ; néanmoins, la glottale ne s’applique pas puisque les deux lettres sont identiques. Les cas suivants sont les seuls existant.
1) - AA
*- Particule progressive >>> E tekao aa īa i vaho : Il est en train de parler dehors.
*- Variante lexicale du sud = vaa >>> A aa i te hora e ono : Réveille-toi à 6 heures !
2) - OO
*- Verbe « râper » ; A oo òe i te manioka no te pōpoi : Râpe-nous du manioc pour la « pōpoi ».
*- Verbe « chanter (pour les coqs) » : Ua oo te moa i te maùteiao : le coq a chanté à l’aube.
*- Variante lexicale du sud = oko >>> Mea paa oo tēnei mako : Cette mangue est très mûre.
3) - UU
*- Verbe « entrer/sortir, passer par » ; Ua uu te kioè ma he ùa : La souris est passée par ce trou.
Cette disposition s’applique aux mots composés de ces trois mots ; haaaa/hakaaa (sud) : réveiller ; haauu/hakauu : faire entrer, etc.
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